Fuir le jour, la nuit, s’excuser d’être arrivé.
Cette angoisse dans le corps tous les matins
Jusqu’au soir où sa pensée croise la mienne
Sur l’éther délabrée, des coups de sienne
Accrochée au petit muret de son jardin
Son regard percute mon âme, galvanisée.
Dis moi comment respirer si tu n’es pas là
Comment m’allonger en silence de mon crâne
Soudain plein de foules déchainées le soir
Quand les larmes s’attaquent à moi dans le noir
Si j’ai peur et que je ne sens plus mon âme
Dis-moi encore que ça ira, que tu es là.
Ne me dis pas que le monde n’est pas magnifique
Presque autant que ton regard effrayé l’air de rien
Ton cœur en feu et tu ne laisses rien paraître,
Et n’être maître que de l’être sans lettres,
Tu vois que tu pourrais me laisser lécher tes seins
Et tu serras pire que moi, et moi, maléfique.
Qu’en est-il de ma peau qui frissonne ta présence
J’en tremble doucement, incontrôlé, incontrôlable
J’extasie ce qu’il reste de lambeau, ta chair, ta peau,
Souffrir et s’offrir comme un cadeau,
Déguster l’odeur des lèvres impardonnables.
Ta bouche m’appelle mais pas de geste
Tes yeux m’apaisent mais pas de toi
Tu restes là, cachée, ta carapace
Et tu m’observe, comme un rapace
Tu sais mentir n’est pas si moi
Et toi, pas toi, que toi et moi qui reste.
Attends-tu ma petite mort ?
Sans t’en donner, sans m’en donner ?
Crois-tu qu’elle apparaîtra une nuit
De décembre ou en été, et puis
Me consoler